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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 21:30
De l'incertitude et manque de confiance en soi dans la composition en japonais:

Le vrai problème de la composition en japonais en France reste le doute qui taraude de ne pas être intelligible et/ou de s'être trompé dans la composition: les sources que l'on possède sont principalement du domaine livresque (en français et en japonais). Il manque donc souvant un avis japonophone éclairé (dans ces cas là, un sempai serait bien utile...).

Heureusement, certains lecteurs japonophones - que je remercie -  me font part de leur opinion.

Par exemple, un visiteur du blog m'indique qu'un vers ne contient pas assez de lettres (jitarazu). Le vers comporte en fait un sokuon (petit tsu) qui selon un manuel de haikus en japonais double le compte de more. En comptant le sokuon, on atteint le compte demandé. Alors, existe-t-il une polémique sur la méthode de computation?

C'est au final l'incertitude qui guide la composition poétique en langue étrangère...

Des conseils dans la composition des haïkus:

Ces derniers temps plusieurs lecteurs m'ont demandé des conseils dans la composition de haïkus. Il est ainsi malaisé pour moi d'y répondre dans ces conditions d'incertitude.

D'une part, je ne dispose pas de légitimité pour donner des conseils (haîkaiste "officiel" édité, place en tant que professeur, etc...) et suis moi même encore en recherche du sens des haikus.

D'autre part, les conseils issus de mes réflexions pourraient orienter la composition de ces auteurs dans une direction qui ne leur correspondrait pas.

Ainsi, tout au plus pourrais-je donner des pistes de suggestions de réflexions. A l'auteur de trouver ensuite son chemin.

Des écoles et de sa place dans celles-ci:

En remarque liminaire, le haïku m'apparaît comme divisé en "2 écoles", 2 visions:

 - Une première "école classique" où le respect des règles traditionnelles du haïku est essentielle (respect du rythme 5/7/5, avec parfois quelques écarts). Dans cette école, le haïku de saison (présence d'un kigo) reste prépondérant, sans que le haïku de situation ai disparu.

- Une deuxième "école moderne", proche d'un poème court classique, sans règles prononçées (rythme très variable mais respectant une structure vers court/vers long/vers court). La division en haïku de situation ou de saison n'est pas essentielle, car la saison devient un thème comme les autres - même si elle risque de transformer le haïku en une "chose" champètre.

On peut considérer que la seconde soit issue de la première et que la compréhension du premier versant soit important pour en saisir l'esprit avant de s'essayer au deuxième.

Il semble [*] qu'au Japon l'école "classique" soit la plus représentée alors qu'en occident (France), la deuxième soit la plus importante. Les apprentis haikaistes, par une information pas toujours disponible, ne distinguent pas les deux versants et s'essayent au deuxième avec le risque de composer un poème court (sans doute excellent), mais éloigné du haïku.

Selon le positionnement que pourrait adopter l'auteur, les suggestions de composition seraient certainement différentes. Cet éléments est donc à avoir à l'esprit.

De quelques suggestions sur le haïku:

Ceci étant dit, voici quelques propositions afin d'envisager le haïku:

1- oublier ce que l'on a entendu

Beaucoup de rumeurs existent sur le haiku, des définitions plus ou moins abracadabrantes, etc... Il faut essayer de désapprendre ces "on-dit" (la métrique, le poème zen, champêtre...) et ensuite aller aux sources.

2-  les sources: privilégier les auteurs classiques en langue originale ou les bons traducteurs.

il est important pour l'apprenti haïkaiste de connaître les auteurs japonais originels pour se faire une idée de ce qu'est réellement le haïku. Les traductions constituant un filtre déformant, il s'agira de lire ces oeuvres en japonais si l'on a des notions (livres JP ou livres FR présentant les 2 versions, comme les éditions verdier ou le triangle magique de ...) ou sélectionner quelques traducteurs éprouvés (ma préférence va aux ouvrages de maurice coyaud et joan titus carmel).

3- examiner les livres "how to"

Derrière leur aspect utilitaire un peu froid pour certains (pour lesquels la composition poétique ne se résume pas à quelques règles de fabrique), ils sont en fait une source de réflexion très importante sur le haiku et ses ressorts, bien plus qu'une thèse littéraire sur la composition peut-être...

  • Petit manuel pour écrire des haïku de Philippe Costa - Ed. Piquier – ISBN : 87730-508-2
  • HAÏKU NYUMON de Kaneko touta (JP) - Ed. GENTOSHA - ISBN 4-344-90093-6

Si vous avez des références à ce sujet ou d'autres façons d'envisager la composition, n'hésitez pas....

série I: ci et .

Série II: par là.

Série III: là-bas.

Et quelques grammes de senryu: là-bas.


* Cela serait encore à vérifier.
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Published by chris - dans Théorie haïku